Les peintures de Elham Etemadi : un journal de bord à travers le temps et l’espace

Une conversation entre Elham Etemadi et Negar Habibi, lors de l'exposition à la WS Art Gallery, Porrentruy, Suisse

21 janvier – 30 mars 2024

Negar Habibi, Université de Genève

 

Date de publication : 1 avril 2024

 

Des scènes colorées où valsent des figures d’hommes, de femmes et d’animaux avec des formes géométriques labyrinthiques, les triangles, cônes et cubes. Voici le spectacle qui se déroule devant nos yeux, lorsqu’on est face à des œuvres, peintes à l’huile ou à l’acrylique d’une grande dimension pouvant atteindre 3,30 sur 2 mètres de Elham Etemadi, artiste peintre d’origine iranienne et active en banlieue parisienne.

Dans ces grandes compositions règne un équilibre visuel et une harmonie des formes atteintes, non pas par une quelconque symétrie formelle, mais par ce jeu subtil de vide et plein, de cet espace compressé dans lequel fourmillent les détails contre des vides souvent blanchâtres, parfois sous la forme d’un chien dalmatien ! Ces contrebalancés guident nos yeux autour de l’image et les font circuler d’un coin du tableau à l’autre en passant par des tapis, des manèges en mouvement, des plantes, des corps ou des visages d’êtres humains et animaux, des candélabres, des roues et des vélos.

Ces formes distinctes et familières à nos yeux, franches dans leurs rôles sémantiques, sont employées, notamment depuis 2020, comme le vocabulaire artistique et les mots visuels de Etemadi, véhiculant sa poésie et sa narration personnelles. En effet, toutes ses peintures emploient, de plus en plus, les mêmes entités visuelles pour raconter différents aspects de sa vie passée en Iran et de son quotidien en France. Ses peintures narrent son enfance dans le sud de l’Iran à Chiraz, son apprentissage artistique à la fois à l’Université de l’Art de Téhéran (Dâneshgah-é Honar) où elle a soutenu son mémoire de Master sur l’illustration des femmes dans l’art du livre persan, mais aussi aux cours de Madame Mahsa Rousta chez qui elle a appris l’art de l’enluminure et la peinture traditionnelle de manuscrit, souvent appelée comme « miniature » même en Iran, malgré l’inexactitude du terme ![1]

 

Figure 1 : « Worldly Enchantment », 2024, huile sur toile, 120x150 cm, © Elham Etemadi.

 

Arrivée en France en 2010, Etemadi a continué ses études supérieures à Strasbourg pour obtenir son doctorat en arts plastiques en 2018, portant sur le thème de l’art contemporain en Iran intitulé L’irruption du jeu dans l’art visuel contemporain. Elle y avançait l’idée qu’une approche espiègle et le jeu de cacher en même temps que de dévoiler trouve son origine dans la situation sociale en Iran où les artistes font face à des contraintes telles que le contrôle gouvernemental et la censure ; tout n’est pas exposable en Iran, notamment en ce qui concerne l’art figuratif. Même si Etemadi est aujourd’hui loin de ces contraintes, elle a gardé le souvenir de sa formation artistique initiale en Iran, et donc continue à jouer avec des formes et concepts simultanément voilés et dévoilés. Elle a ainsi entamé une brillante carrière artistique avec des expositions privées et collectives à Strasbourg, Besançon, Dubaï, et Paris, ou encore à Bruxelles, Istanbul, Bâle et Abidjan.

 

Figure 2a et 2b : deux prises d’exposition récente à la WS Art Gallery, Porrentruy, © WS Art Gallery.

 

C’est à l’occasion de son exposition à la WS Art Gallery, à Porrentruy (21 janvier – 30 mars 2024) que nous avons échangé pendant plus de deux heures sur ses créations, les états d’âme de l’artiste et celui de ses œuvres. Nous avons discuté de la pandémie de Covid-19 et comment ironiquement, ce confinement obligé, étouffant pour certains, l’a libérée de certaines croyances limitantes qu’elle s’était imposée pendant des années. Travaillant à la maison, et non plus à l’atelier, lui a permis de trouver une nouvelle esthétique en introduisant une palette vive et fraîche en contraste avec l’obscurité de cette période. Par ailleurs, la libération ressentie pendant le confinement lui a permis de franchir une étape en réalisant des œuvres de grandes dimensions.

Comme on l’entend à travers cette conversation, Etemadi est l’épicentre de ses peintures ; elles représentent son univers et reflètent ses préoccupations personnelles, ses jeux interminables avec les formes et les couleurs pour pouvoir en tirer davantage de sens. La quête de l’équilibre des formes et de l’espace est le mot clé de son processus artistique ; un équilibre pourtant fragile et difficile à atteindre autant sur le plan formel que sur le sens : une tache de trop et un vide de plus sont aussi menaçants que les crocodiles et les tournants potentiellement chaotiques des manèges et des toupies gigantesques qui pourraient anéantir à tout moment les éclats de rire et les festivités représentées par des groupes de gens écoutant de la musique autour d’un verre.

 

Figure 3 : « Résilience », 2023, huile et acrylique sur toile, 110x175 cm, © Elham Etemadi.

 

Etemadi s’intéresse, en même temps qu’à ses altercations créatives personnelles, à son public et se montre curieuse de connaître ses réactions et son retour après les expositions. Cela lui importe de savoir si une forme est plus attractive, si un sens est plus aiguisé ou si une couleur est plus plaisante. Elle crée pour elle-même, mais aussi pour les autres. Loin d’une monotonie où le public resterait un observateur silencieux face aux interactions, questionnements et réponses exclusives de l’artiste, elle engage à faire une conversation avec nous. Elle pourrait même chercher à nous créer un moment de plaisir, en nous offrant une pause garnie de lapins et d’oiseaux, ou des bleus, roses et jaunes vifs et brillants. Elle nous encourage à prendre part à la découverte de son univers, où sont mélangés l’angoisse et le plaisir, la querelle et la lassitude, l’énigme et l’énergie, l’action et la stabilité, et enfin cette fragile paix momentanée qui est sans cesse menacée par les roues des vélos et les manèges en pleine allure défiant la gravité.  

Ces querelles des sentiments, ces jeux de couleurs, ces formes espiègles, et ces blancs remplis de couleurs, aussi bien que l’intitulé des œuvres ajoutant une note de plus pour aider à mieux comprendre ou appréhender une œuvre, ne nous laissent pas indifférent et nous tire à l’intérieur du cadre. L’artiste nous offre les éléments d’une narration, elle commence même le début du récit, « il était une fois… » et puis, elle nous laisse libre de l’achever ou de l’interpréter selon nos propres expériences vécues.

 

Figure 4 : Elham Etemadi devant son œuvre Private Party, 2022, © Elham Etemadi.

 

NH : Pourriez-vous déchiffrer le processus de la création, les étapes que vous franchissez pour la naissance d’une nouvelle œuvre ? Peut-être pourrions-nous commencer par la taille de vos peintures. Même si vous avez des œuvres de format A4, vous avez également de grandes œuvres ; d’où provient un tel choix ?

 

EE : Je me sens plus à l’aise avec les grands formats, car ils me permettent de m’éloigner de la toile et en même temps de l’examiner de près pour découvrir les capacités et potentiels de l’image en marche. Les grandes dimensions offrent également la possibilité d’accentuer tous les détails que je souhaite présenter, qu’il s’agisse des couleurs, des gestes, des émotions, des histoires ou des nuances. De cette manière, je peux me représenter de manière plus complète que dans des formats plus petits. D’ailleurs, je me sens bien plus libre en travaillant sur une grande surface où mes bras accompagnent une tache longue et large en toute sécurité et liberté. La taille du pinceau, le geste même de la main et la poignée ne sont vraiment pas les mêmes quand on travaille sur une petite surface. En revanche, je tiens à ce que cette surface minimalisée reflète les mêmes points de vue des grandes œuvres, les mêmes préoccupations visuelles, voire les mêmes histoires.

 

Figure 5a : Nostalgie, 2023, Huile sur toile, 80x100, © Elham Etemadi

 

Figure 5b : Sans titre, 2022, dessin, collage et gravure sur carton, 21x29 cm, © Elham Etemadi

 

NH : Vos peintures sont remplies de plusieurs couches, non seulement des couleurs, mais aussi des formes. Alors, comment un tableau est-il réalisé ? Quelles sont les différentes étapes ?

 

EE : C’est assez similaire à la construction architecturale, comme dans la planification d’une maison avec ses chambres, fenêtres, couloirs, l’agencement d’intérieur et son rapport avec l’extérieur. Dans les peintures aussi, tout doit être soigneusement arrangé pour permettre une déambulation fluide dans un seul cadre. C’est un exercice délicat où la vigilance est essentielle, considérant les contraintes de temps et d’espace. Éviter les éléments perturbateurs tout en cherchant à intégrer les détails est crucial pour maintenir la cohérence et la direction dans la composition.

Il y a aussi un jeu de hasard, mais franchement contrôlé ; je n’ai pas d’étude préparatoire, mais je connais déjà l’ambiance colorée et les formes principales désirées et, par la suite, c’est le travail acharné à trouver la bonne combinaison qui permettra aux détails de se présenter en toute liberté. Mes peintures se créent assez différemment, et ça m’arrive de me quereller pour atteindre un résultat satisfaisant. Par exemple, je m’applique à un sujet qui m’inspire immédiatement. Avec beaucoup d’enthousiasme, je commence à mettre les premières couches. Cependant, après une observation détaillée, il se peut que je me rende compte que ce n’est finalement pas la voie à suivre. Or, je ne l’efface pas immédiatement, mais je cherche à l’intégrer dans d’autres formes pour obtenir un fond énergique pour la toile ou l’améliorer en supprimant certaines parties. J’essaie ensuite de trouver de nouvelles logiques pour construire la composition dans une direction harmonieuse qui aurait du sens pour moi. Cela signifie que mes formes se créent à travers un processus dynamique. En commençant par un sujet impulsif, je modifie la direction au fur et à mesure que je peins, en supprimant des parties initiales sans jamais les effacer complètement. Le fait de tourner la toile et d’expérimenter de nouvelles logiques font partie d’un processus où l’intuition et l’ajustement continus facilitent la création de l’aspect final.

 

NH : Les figures humaines et animales comme les chiens, les oiseaux et les lapins occupent une place considérable dans vos peintures. Quel est le rapport entre elles ? D’où sortent ces animaux ?

 

EE : C’est en lisant le Bestiaire cobra de Françoise Armengaud[2], que j’ai trouvé le courage de ne plus dissimuler mes propres émotions et de me libérer à travers des animaux dans mes peintures. CoBrA est un groupe d’artistes qui s’est réuni à la fin des année 1940 à Paris et a grandement influencé mes recherches picturales. À travers leurs œuvres et leurs idées, j’ai appris à profiter des métaphores animales pour représenter l’être humain et exprimer directement ses sentiments profonds.

Mais vous savez, l’homme et l’animal ont toujours eu des liens très forts dans la littérature persane à l’instar des Fables de Kalila et Dimna ; ces deux chacals qui servent comme un miroir des princes pour narrer la bonne attitude et esquisser la conduite vertueuse dans le monde des hommes. Dans l’histoire de l’art persan, nous avons plusieurs exemplaires des copies illustrés de Kalila et Dimna,où les animaux se substituent aux hommes[3]. On étudiait ces histoires à l’école, et une fois mère, je les lisais en persan à mon petit garçon et j’étais submergée de nouveau dans le monde des fables où les animaux portent le fardeau de nombreuses leçons humaines. Dans mes peintures, l’animal est le sujet principal de l’histoire – voire le protagoniste qui illustre de nombreuses parties – tandis que l’humain a moins de puissance en termes de pouvoir visuel. Les animaux portent cette puissance plus facilement d’un point de vue expressif et symbolique.

Cette alliance entre l’homme et l’animal et leur interaction prend une nouvelle ampleur à partir de 2014-2015, où j’ai utilisé plus de lapins et de dalmatiens avec lesquels le public a réussi à tisser un lien encore plus particulier qu’avec d’autres animaux. Les dalmatiens, en particulier, me permettent de créer un espace vide tachetée (combinée de plusieurs types de blancs) qui s’ouvrent comme une fenêtre pour aérer la scène et donc créer, ne serait-ce que pour quelques instants, un moment de calme et de respiration parmi toutes ces couleurs et formes complexes qui envahissent le tableau.

Quand j’étais enfant, j’avais un lapin comme animal de compagnie et j’étais toujours fascinée par la rapidité et les improvisations de l’animal. Il pouvait rester des heures entières à vos côtés et, soudain, dès que vous tourniez l’œil, il s’enfuyait à pleine allure comme un éclair et on mettait des heures à le retrouver. Le lapin m’invitait à un jeu de cache-cache, que j’emploie toujours dans mes peintures. J’aime aussi particulièrement les crocodiles car ils représentent le danger et la destruction instantanée de la paix et de la vie. Quand j’étais enfant, j’avais des crayons noir et rouge avec une marque de crocodile, et le paradoxe était saisissant : je me mettais à peindre avec des crayons de crocodile et me sentais libre et heureuse en même temps ! Donc, chacun de ces animaux ont joué des rôles différents dans mon enfance et le temps qu’on passait en famille dans les jardins de Chiraz.

 

NH : Effectivement, dans certaines peintures on voit des tapis typiques de Chiraz en même temps que la statue de la Vénus de Milo qui jette un regard furtif à l’intérieur du cadre ! C’est quoi, justement, ce rapport entre la terre natale en Iran et la terre habitée en Europe ; entre votre passé et votre vie présente ?

 

EE : Ces questions revêtent une subtilité particulière, car bien que je travaille en récitant ma vie d’aujourd’hui, je ne ressens jamais une véritable distance par rapport à ma patrie. Il semble y avoir un enchevêtrement profond et lointain, une croisée d’influences. Je ne peux pas ignorer le reflet et l’impact de ces deux terres sur mon travail artistique. Par exemple, la palette et l’ambiance actuelle de mes peintures sont beaucoup plus sereines, reflétant la tranquillité d’esprit professionnel que je ressens en France. C’est notamment pendant le confinement de la pandémie de Covid-19 que j’ai décidé de créer un monde visuel agréable dans un temps qui nous était à nous tous sur cette terre, très noir et obscur ; j’ai ainsi introduit de nouvelles teintes comme le rose dans ma palette. En Iran, mes peintures étaient composées de teintes plus grisâtre et ternes. Elles reflétaient l’angoisse et l’agitation démesurées de la société dont j’étais parfois le témoin.

Je souhaite préciser que le sujet de ma thèse de doctorat portait sur le jeu dans l’art contemporain en Iran. J’analysais la manière dont les artistes commencent à suggérer le sujet de manière ludique, particulièrement en tant qu’artiste peintre. En explorant cette notion de jeu à travers des entretiens avec des artistes vivant en Iran, tout en effectuant des recherches approfondies, j’ai réalisé que l’approche ludique est aussi une nécessité et une source d’inspiration essentielle dans mes travaux artistiques. C’est en effet curieux les façons qu’on invente pour approfondir un sujet spécifique sans s’engager dans une illustration directe susceptible d’être censurée, dans un pays comme l’Iran. L’objectif est de naviguer habilement autour des restrictions tout en préservant la substance et la signification de notre expression artistique.

Évidement je n’ai plus ces contraintes « géographiques », mais comme ma formation initiale a été faite en Iran, j’ai gardé cette habitude de présenter une idée de manière indirecte. J’emploie donc cette approche ludique tant expérimentée en Iran afin que chaque spectateur et spectatrice puisse construire sa propre interprétation personnelle, tout en conservant la richesse et la complexité du thème que je souhaite explorer.

Cette approche m’oblige à maintenir une orientation résolument transnationale tout en incorporant les éléments distinctifs des taches, gestes et épices iraniens. Par exemple, lorsqu’il s’agit de représenter des combats dans mes peintures, ceux qui sont familiers avec l’Iran reconnaissent immédiatement la lutte (koshti), un sport populaire historiquement associé à la culture iranienne souvent illustrée dans les livres, tout en étant un élément mondialement connu. De même, les teintes de turquoise évoquent les mosquées persanes et les bijoux faits avec cette pierre, tout en créant une atmosphère colorée sans fournir toutes les clés explicites.

Prenons un autre exemple, le vélo surgit dans mes peintures depuis les premiers jours de mon arrivée à Strasbourg, une ville imprégnée de l’esprit du vélo. Il a eu en moi un impact profond et provoqué une immense joie lorsque je pédalais : une immersion dans l’air tout en restant sur terre. Sur un vélo, pour la première fois à l’âge de 27 ans ! J’étais profondément surprise à me découvrir si joyeuse avec quelque chose de si simple, mais en même temps puissante. Le vélo et les cyclistes deviennent des symboles de déplacement, de déterritorialisation, représentant la quête de découvertes et d’exploration de nouveaux horizons ; bref, le vélo pourrait bien me représenter ! Par ailleurs, les formes des roues, avec leur aspect circulaire très spirituel, me rappellent de nombreux concepts et objets de ma terre natale et ajoutent une dimension métaphorique dans mes œuvres.

 

NH : Alors, dans ce langage symbolique, dans ce vocabulaire riche en signification et en métaphores, est-ce que chaque élément reflète toujours les mêmes idées d’un tableau à l’autre ?

 

EE : Je compare ces répétitions à des notes musicales ; la note reste la même, c’est l’harmonie, le rythme et la tonalité qui changent d’un morceau à l’autre. Ainsi, le rôle de chaque élément varie en fonction des situations et des expressions qu’il porte dans l’ensemble de l’œuvre. Chaque répétition d’un élément contribue à un détail spécifique au sein d’une composition unique, jouant un rôle distinct à chaque occurrence. En conséquence, je dirais que non, la répétition n’implique pas nécessairement la persistance d’un thème identique. Il y a, par exemple, les lustres, que je voyais si souvent chez ma grand-mère, mais aussi dans les décors des monuments historiques à Chiraz. Et puis, il y a la Vénus de Milo, qui représente pour moi un élément symbolique de l’art, voire de la société européenne. Les monuments de Chiraz et la Vénus de Milo sont des échantillons de deux mondes dans lesquels j’ai vécu ; mais je me contente de montrer l’interaction et les influences visuelles des deux dans mes compositions, et je laisse le spectateur réciter sa propre histoire et vivre son expérience face à ces éléments.

 

Figure 6 : « Dialogue », 2024, huile et acrylique sur toile, 190x200 cm © Elham Etemadi

 

Notes de fin de page

[1] L’étymologie de ce terme vient de minium, oxyde de plomb de couleur orangée, utilisé dans l’enluminure des manuscrits au Moyen-Âge en Occident. Le verbe italien miniare signifie peindre avec du minium. La miniature désigne donc l’enluminure des manuscrits en Occident latin médiéval, mais qui a aussi été employé à partir du XVIIe siècle en Occident pour les manuscrits non occidentaux et non médiévaux ! Pour plus d’information voir Yves Porter, « La « miniature » : mythe occidentale et réalité orientale », dans Pur décors ? Arts de l’Islam, regards du XIXe siècle, éd. Rémi Labrousse, Paris : Musée du Louvre, 2008, 216-221.

[2] Françoise Armengaud, Bestiaire cobra : une zoo-anthropologie picturale, Paris : La Différence, 1992.

[3] « Le lion et le loup », page version persane d'un Kalila et Dimna, 1333, Chiraz, Musée du Louvre, MAO 154 Recto ; MAO 154 https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010319182 (consulté le 28 mars 2024)

 

Bibliographie

Armengaud, Françoise. Bestiaire cobra : une zoo-anthropologie picturale. Paris : La Différence, 1992.

Porter, Yves. « La « miniature » : mythe occidentale et réalité orientale », in Pur décors ? Arts de l’Islam, regards du XIXe siècle, sous la dir. de Rémi Labrousse (Paris : Musée du Louvre, 2008), 216–221.

 

Biographies

Negar Habibi est historienne de l’art et chargée de cours en arts de l’Iran et de l’Islam à l’Université de Genève. Elle est l’auteure de ʿAli Qoli Jebādār et l’occidentalisme safavide (Brill 2018) ;Shâhnâmeh : Le Livre des Rois persans (Pocket. Agora, 2021) ; et The Idea of the Just Ruler in Persianate Art and Material Culture (sous la direction de Negar Habibi, Manazir Journal, no5, 2023) et de plusieurs articles sur les productions picturales, le mécénat des femmes et la société iranienne au XVIIe siècle. Son projet actuel, faisant l’objet de sa deuxième monographie, porte sur la collection persane et islamique de Jean Pozzi, partagée entre différentes collections publiques et privées.

 

Elham Etemadi est née en 1983 à Chiraz, en Iran, et vit et travaille à Paris. Depuis 2005, elle a participé à plusieurs expositions individuelles et collectives en Europe, aux États-Unis et en Asie, exposant dans des foires telles que AKAA, Asia NOW, Contemporary Istanbul, Art Montpellier, Volta, London Art Fair, Lille Art Up Art Fair, Teer Art Fair et St`Art. Elle a remporté en 2019 le premier prix de la « Maison des Personnels » à Strasbourg pour le meilleur travail du visiteur et du jury, intitulé « Souvenirs Enfants ». Etemadi a obtenu son doctorat en arts visuels à l’Université de Strasbourg en 2018, après avoir obtenu deux Masters en Iran à l’Université de l’Art de Téhéran et en France à l’Université de Strasbourg. Elle est membre de l’Association des Peintres Iraniens de Téhéran depuis 2005.

 

Vue de l'exposition d'Elham Etemadi à la WS Art Gallery, Porrentruy, Suisse, du 21 janvier au 30 mars 2024.

 

La page de la galerie est accessible ici. Le site internet de l'artiste, ici.